Cinéma – Évolution des tarifs

Conseil municipal du 12 décembre 2024

Baisse du pouvoir d’achat, inflation… ces mots, nous les entendons beaucoup.

Si la commune n’a pas d’influence sur le prix des denrées alimentaires, du gaz, de l’électricité, des loyers… elle a par contre la main sur les tarifs des équipement municipaux.

Sans remettre en cause le fait que la commune doit prendre en compte la hausse de ses coûts de fonctionnement et qu’il est légitime qu’elle réévalue régulièrement ces tarifs, elle doit aussi se poser la question des objectifs de la politique qu’elle veut mener, de la pertinence ou non du montant des réévaluations tarifaires, des impacts de celles-ci.

Quel que soit l’échelon de découpage administratif, trop souvent c’est le secteur de la culture qui paie le prix des réductions budgétaires.

Vous pouvez dire « la culture ne nourrit pas son homme », nous considérons qu’au contrainte la culture nourrit l’Homme.
Cinéma, théâtre, musique, spectacles vivants, danse, expositions d’arts plastiques et autres sont des temps de partage, d’échanges, de rencontres, d’apprentissages, de réflexions, d’émotions; ils sont un élément indispensable de ce qui nous permet de faire société.

Nous avons la chance d’avoir un cinéma municipal qui, à travers une programmation variée, permet de se retrouver avec d’autres pour se divertir, mais aussi d’apprendre et de réfléchir sur d’autres réalités.

Le cinéma en salle fait face à la concurrence des plateformes qui permettent de voir des films sans sortir de chez soi. Face à cette réalité, le prix d’entrée a un impact sur la fréquentation et surtout sur la régularité de la fréquentation.

Certes, les tarifs actuels n’ont pas bougé depuis 2021, mais est-ce une raison pour cette augmentation qui mène le ticket individuel à 7 € et l’abonnement à 55 €, soit une hausse respective de 7,7 % et 10 %, alors qu’en 2024 l’inflation est de 2,5 % ? Cela fait d’un coup un fort rattrapage.

D’autre part, le but des abonnements est d’encourager la fréquentation: si l’on fait un abonnement à 5 tickets, il est logique que celui à 10 soit moins cher; autrement, il suffit d’acheter deux fois un carnet de 5! Si l’on voulait encourager la régularité de la fréquentation, il faudrait que l’abonnement à 10 places se différencie vraiment.

La vie du cinéma dépend de sa fréquentation et, dans la politique plus globale pour augmenter le nombre de spectateurs, le tarif est l’un des éléments.

Dans la conjecture économique globale, cette hausse conséquente ne nous paraît pas opportune et même contre-productive quant à l’objectif de valorisation de notre cinéma.