Budget 2025

Conseil municipal du 10 avril 2025

Ce budget présenté est le dernier du mandat sur un exercice complet.

Nous ne pouvons que déplorer que, malgré nos alertes et demandes répétées, la municipalité n’ait pas revu ses orientations et priorités.

Lors de notre intervention, après une première partie sur les aspects financiers un peu technique, nous avons parcouru quelques projets actés dans ce budget pour finir par le sujet de la ferme solaire sur Pignéguy dans le cadre du budget de la chaufferie bois.

Les projets de la place Armand-Pugnot, des aménagements de Volouise, de la ferme solaire sur Pignéguy sont autant de projets qui souffrent d’un cruel manque de travail et de recul pour l’intérêt et les demandes des habitants soient réellement et efficacement pris en compte.

Voici notre intervention séance.


Pour commencer, je voudrais signaler qu’une fois de plus, ce budget a été élaboré dans un contexte extrêmement tendu. Comme nous n’avons toujours pas de directeur financier, ce sont les services qui ont du pallier une fois de plus. Je tiens à leur exprimer au nom de notre groupe tous nos remerciements pour leur investissement ainsi qu’au directeur général des services qui a assumé une grande partie de cette charge.

Heureusement que la majorité a voté il y a peu une compensation pour ce type de surcharge de travail quand un poste est vacant. Les quelques euros mensuels seront, je n’en doute pas, appréciés. Plus sérieusement, je redemande une fois de plus que cette situation qui dure depuis plusieurs exercices soit résolue. Cette situation n’est pas tenable.

Ce budget 2025 est le premier établi avec la nouvelle comptabilité M57. Les grands principes ne changent pas malgré certaines nouveautés techniques.

Ainsi, le résultat de l’année précédente est intégré dans le budget. C’est l’équivalent de l’intégration du compte administratif que nous faisions auparavant au deuxième trimestre. Ce changement a un double avantage : il évite de faire apparaître un emprunt d’équilibre fictif qui est quasiment toujours effacé après coup, et il permet d’avoir un budget initial tenant compte de tout le périmètre. En effet, il n’y aura plus le traditionnel Budget Supplémentaire (BS) ce qui permettra des comparaisons budgétaires d’année en année sur des périmètres identiques.

Par contre, désormais, tout doit être budgété dès le vote. Il n’y aura plus ce deuxième round habituel du BS qui amenait des financements complémentaires en cours d’année (à l’automne généralement).

Bien entendu, des décisions modificatives (DM) du budget restent possibles et même souhaitables. Nous rappelons que même si le conseil a voté une souplesse de mobilité de crédits de plus d’1 M€ au maire (7,5 %), il reste sain que ces mouvements passent au préalable par des décisions modificatives publiques, débattues et transparentes. Ne serait-ce que pour suivre correctement l’exécution budgétaire.

Concernant les grands équilibres de ce budget, la situation n’ayant pas évolué depuis le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) d’il y a quelques semaines, nous ne pourrons malheureusement que renvoyer à notre intervention (que nous avons mise à disposition de tous en lecture sur notre site, comme toutes nos interventions – Nous ne ferons pas l’affront de demander aux Voreppins d’aller écouter 4h d’enregistrement vidéo sur le site de la ville puisque la majorité a décidé de se contenter de cette unique trace tout à fait inadaptée.)

Nous avons confirmation que les charges à caractère général augmentent de 5 % en partie en raison des prestations d’externalisation comme la révision d’indice de la Délégation de Service Public (DSP) relative à l’accueil des enfants durant la pause méridienne. Son renouvellement est d’ailleurs à l’ordre du jour. Nous aurons probablement l’occasion d’y revenir.

Quoiqu’il en soit, nous pouvons nous poser collectivement la question : l’externalisation des services fait-elle toujours faire des économies ? Pour un même service rendu, nous avons cette année un +5 % de prestation au lieu de +2,5 % de masse salariale due au GVT en cas d’internalisation (GVT : Glissement Vieillesse Technicité – augmentation naturelle de la masse salariale – voir la définition).

Ce budget acte également une très forte baisse de recettes sur le chapitre des dotations et participations (-6,6 %) qui couvre les contributions versées par divers partenaires extérieurs.

Cela est dû en grande partie à la perte de la Dotations de Solidarité Rurale (DSR) de 150 000 € puisque nous aurions dépassé 10 000 habitants suivant certains services de l’état. Mais pour d’autres services qui permettraient de nouvelles recettes, nous sommes toujours en dessous du seuil. Cette situation est connue depuis des mois. Où en est-on ? Est-ce que Voreppe est toujours en posture d’attente d’éclaircissement sur ses ressources ?

Maintenant, nous sommes face à votre budget et à l’affectation des crédits que vous avez choisie.

Nous avions espéré lors du DOB que le budget à venir ainsi que les divers programmes d’investissements tiendraient compte de la prospective dégradée et que certains projets seraient revus et arbitrés en termes de priorité.

Le projet de l’Arcade fait consensus et son programme a été voté lors d’un dernier conseil. Mais il n’est pas inscrit dans les réalisations de cette année. Devant l’état dégradé et dangereux du bâtiment pour la pratique sportive, avec des fuites d’eau sur le terrain, il devrait être démarré au plus tôt. Nous ne sommes pas d’accord avec l’attentisme du budget sur ce point.

Dans le même temps, le projet de la place Armand-Pugnot est loin de faire l’unanimité des Voreppins même si vous dites revoir votre copie votre côté. Cela ne se traduit pas au niveau du budget et il reste inscrit pour plusieurs centaines de milliers d’euros cette année et débutera donc avant.

Ce projet de plus de 10 M€, aux dernières estimations, mérite en effet que l’on prenne enfin le temps de bien définir les objectifs et les moyens. Mais il ne doit pas bloquer les investissements nécessaires comme l’Arcade. Pourquoi ne pas inverser les priorités ?

Notons au passage que nous avons, encore heureusement, des ressources puisque vous inscrivez plus d’1M€ de provisions à parts égales entre fonctionnement et investissement (avec quelques dizaines de milliers d’euros obligatoires pour les créances douteuses). Cet argent dormant se dévalue. L’idée n’est pas de dépenser inconsidérément mais au contraire de respecter l’argent collecté auprès des Voreppins et d’en faire quelques chose d’opérationnel. Attendre, du fait de l’inflation coûtera plus cher pour les mêmes réalisations.

Ce budget acte également, dans le Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI), le plan informatique des écoles avec des chariots d’ordinateurs portables et les travaux d’aménagements induits.

Nous sommes assez circonspects devant le montant de près de 500 000 €. Même s’il est subventionné à 30 %, cela fait un reste à charge de plus de 300 000 € pour la commune. D’un autre côté, l’entretien courant de nos 4 groupes scolaires, hors PPI, est affiché à 146 000 € (moins de 50 000 euros par groupe, si on ne compte pas l’école Debelle qui va être refaite). Autant dire que ce ne seront que des réparations sans commune mesure avec les besoins sur nos locaux, nos cours de récréation ou nos restaurants scolaires.
(Nous étions déjà intervenus à ce sujet lors du conseil municipal du 12 décembre 2024)

Nous pouvons également noter :

30 000 € pour aménager une structure jeux au chevalon. Certainement à côté de la salle festive.

Lors des ateliers des états généraux sur le Chevalon, il y avait un consensus sur le besoin d’avoir un projet global de l’ensemble école, salle, commerces.

Il a été fait largement remarquer qu’il serait bien d’avoir un espace pour les parents et enfants en face de l’entrée des écoles.
Il a été demandé si une négociation pouvait se faire avec la copropriété pour racheter une partie du terrain pour en faire un espace public.

Le fait d’envisager de mettre des jeux d’enfants sans penser globalement le secteur, contraint les réflexions et réaménagements futurs.

750 000 € pour la circulation sur Volouise.

La demande du conseil de quartier est de ralentir la vitesse et supprimer les « shunts » de la plaine.

Les aménagements vont partiellement répondre à la demande sans résoudre le problème de fond pour une somme très conséquente alors que des solutions plus simples et moins coûteuses, répondant aux problèmes de vitesse et shunts pourraient être étudiés (mise en impasse de la rue Pravaz par exemple).

En attendant, cette somme se fait au détriment d’autres axes également en déshérence comme l’avenue Honoré de Balzac, au hasard. (Notons que le budget passe de 500 000 € à 730 000 € depuis notre dernière intervention à ce sujet. Une autre délibération de ce conseil concerne spécifiquement cette opération.)

60 000 € pour le pôle sportif

Cela comprend une subvention potentielle de 50 000 € sur un budget d’environ 120 000 € et une concentration de l’investissement sur Pignéguy.

Avec ce reste à charge pour la mairie :

  • des modules sportifs auraient pu être positionnés dans un parcours de santé,
  • des tables de ping-pong auraient pu être installées dans différents quartiers de Voreppe,
  • une vraie réflexion sur l’apprentissage du vélo et du Code de la route entamée que ce soit sur le contenu du projet et le lieu d’un parcours.

Enfin, plus anecdotique, nous avions vu en commission que la « cabane des vignes » allait être détruite avec la mise en place d’un panneau d’information « commémoratif », pour 12 000 €. C’est dommage :  cette somme nous parait très conséquente et le panneau sommes toutes inutile une fois la cabane disparue (même si vous garderez peut-être quelques vestiges). Dans la même idée, il y avait une projet de 3 000 € pour des panneaux d’information touristiques supplémentaires auprès de la gare. Nous avons fait la suggestion de la réutilisation de panneaux existants mal positionnés comme celui devant le cinéma. Cette ligne budgétaire a-t-elle évolué ?

J’en ai terminé avec le budget de la ville.

Nous n’avons pas de remarques pour le budget annexe du cinéma. Nous souhaitons, comme vous, que l’objectif 29 000 entrées soit atteint. Rappelons qu’en 2015, au lancement du projet, les 1,2 M€ d’investissement pour créer la deuxième salle nous ont été vendus pour atteindre les 38 000 entrées. 10 ans après, même si le COVID est passé par là et que l’ensemble des cinémas de notre taille sont à la peine, atteindre cette fréquentation doit rester un objectif concret. Pas tant pour l’équilibre budgétaire (le CAP aura encore besoin d’une subvention d’équilibre) mais surtout pour l’attractivité de notre commune et la diffusion de la culture.

Enfin, une fois n’est pas coutume, nous avons des remarques concernant le budget du VER (Voreppe Énergies Renouvelables, la chaufferie bois).

Tout d’abord, une bonne nouvelle par rapport au DOB puisque l’effet ciseau devrait être atténué du fait de nouveaux raccordements prévus.

Par contre, ce budget du VER acte le projet de centrale solaire thermique de 3 000 m² de panneaux (occupant une surface de 6 000 m²) pour un budget de 4 M€ (avec environ la moitié de subventions attendues).

Nous avons été plusieurs en commission, même dans votre majorité, à exprimer des réserves sur le projet. Nous les laissons s’exprimer publiquement à ce sujet.

Le projet était en gestation depuis plusieurs années mais il s’est précisé ces derniers mois : le choix de la municipalité est d’installer une ferme solaire sur le terrain stabilisé de Pignéguy.

Ce projet thermique est tout à fait cohérent avec la trajectoire prise par Voreppe depuis la décision en 2012 de la création du réseau de chaleur bois. La chaufferie bois est arrêtée l’été, car il n’est pas rentable de brûler du bois pour uniquement la production d’eau chaude sanitaire. La conséquence est que ce sont des chaufferies au gaz, plus petites, qui prennent le relais. L’objectif est la production d’eau chaude sanitaire injectée dans le réseau de chaleur permettant de s’affranchir de ces chaufferies à énergies fossiles et plus chères.

Nous souscrivons à cette démarche.

Lors de la présentation du projet en commission, nous sommes intervenus sur plusieurs aspects, qui n’ont reçu malheureusement à ce jour qu’une écoute « polie ».

La ferme solaire prévue correspond à une surface occupée de 6 000 m² sur du terrain qui se fait très rare sur notre commune. Il est envisagé de mettre en place 3 000 m² de panneaux solaires thermiques sur le terrain stabilité sur des pilotis de 6 à 7 m de hauteur et de prévoir pour un stockage de régulation, avec une cuve de plusieurs mètres de diamètre et de hauteur.

Depuis plusieurs commissions, nous alertons sur les impacts visuels, l’effet de réverbération d’une telle masse de panneaux, et les nécessaires adaptations architecturales pour conserver une certaine qualité de nos espaces.

Nous avons appris lors de la dernière commission que l’appel d’offres est lancé et qu’il ne concernera qu’une implantation sur le stabilisé; pas d’autres scénarios étudiés… Certes, l’ADEME est favorable à ce projet, mais l’ADEME s’occupe d’abord d’énergie et non d’intégration urbaine et paysagère.

Nous avons demandé à plusieurs reprises que la municipalité élargisse la réflexion quant au site retenu (Pignéguy ou autre), et que l’étude d’une enveloppe au-dessus du gymnase soit également envisagée. Les travaux de réfection du toit du gymnase en seraient très fortement réduits, l’étanchéité principale étant alors pratiquement assurée sans devoir renforcer la structure elle-même.

De plus, le terrain stabilisé étant ciblé, cette structure industrielle ouverte sur pilotis, en plein cœur de l’espace sportif, amène à poser la question de ce qui sera fait sous cet espace.

Le projet de « tennis couverts » est tout à fait légitime; mais il ne couvrira pas les 6 000 m². Que faire du reste de l’espace ? Pour l’instant, rien d’autre n’est concrètement envisagé.

Nous avons demandé à ce qu’une étude par un programmiste, associant l’ensemble des usagers, soit démarrée en même temps que le projet de ferme solaire. L’espace Pignéguy est un ensemble dédié au sport. Ce projet de ferme solaire, au-delà des aspects énergétiques, doit être considéré comme un aménagement sportif urbain.

Nous avons demandé qu’en parallèle soit menée avec les Voreppins et les utilisateurs de l’espace Pignéguy, une réflexion sur le devenir de l’espace sportif Pignéguy, et comment ce projet de ferme solaire, au-delà des aspects énergétiques, peut être potentialisé dans le cadre des aménagements sportifs.

Sans surprise, après un vague « oui-oui, on le fera » en commission, rien de concret au budget de la ville pour ce travail préparatoire complémentaire et indispensable pour la qualité de vie et nos espaces collectifs.

Si cette étude n’est pas menée, Voreppe aura certes une ferme solaire, mais qui restera pendant des années un bâtiment industriel partiellement valorisé au milieu de terrains de sport en zone urbaine et résidentielle.

Pour conclure, devant l’affectation des postes budgétaires ne tenant pas compte des priorités et des besoins de Voreppins pour le budget principal et aucune prise en compte de la qualité du projet de ferme solaire, nous voterons contre ces deux budgets.