Le mois dernier, la majorité a rédigé une belle tribune sur les violences faites aux femmes et aux enfants. Malheureusement, dans ce domaine, ce sont les actes qui comptent plus que les mots.
Une mode est apparue récemment du côté de la majorité avec nommage ou renommage de lieux publics dont des noms de Voreppins bien vivants. Si l’investissement associatif ou municipal de ces personnes n’est pas à remettre en cause, le bénéfice pour l’intérêt général reste discutable.
Dans cette frénésie de dénomination, et sous couvert de faire de la « participation », un concours pour nommer les salles de classe de l’école de musique a été lancé il y a plusieurs mois. Nous avons été plus que surpris de voir validée la dénomination d’une des salles du nom de Michael Jackson. Certes, c’était un grand musicien, mais il n’en reste pas moins sous le coup de multiples accusations d’agressions sexuelles sur mineurs.
Nos alertes sur le caractère inapproprié de cette nomination dans une école sont restées sans réponse.
Il est affligeant de constater que de nobles institutions ont pris ces sujets au sérieux et à bras-le-corps (voir l’excellent travail de la fondation pour le logement des défavorisés – ex abbé Pierre) mais que nous sommes incapables d’agir en alignement à nos valeurs (puisque, apparemment, nous les partageons) à Voreppe.
Il est heureux de constater une libération de la parole sur les sujets des violences faites aux enfants, aux femmes et à tous les êtres humains en général, qu’elles soient dans le milieu intrafamilial, scolaire ou institutionnel. De nombreux évènements dans le monde nous montrent cependant que ces combats sont fragiles et peuvent être remis en question, et nous savons tous que la libération de la parole ne conduit pas toujours et, en tout cas, pas rapidement à des conséquences pour les coupables de ces violences.
Ainsi, nous appelons de nos vœux qu’à l’échelle de la petite commune que nous sommes, nous n’ignorions pas la souffrance des victimes, nous ne sous-estimions pas les conséquences de « faire comme si de rien n’était ».
Donner un sentiment d’impunité ne fait qu’ajouter aux souffrances de toutes les victimes (plus de 5 millions de français déclarent avoir été victimes de violences sexuelles avant leurs 18 ans).
Nous réitérons notre demande que cette décision soit annulée. Sur ces questions, nous nous devons d’être vigilants; question de valeur et de cohérence.