Quel débat public voulons-nous ?
La rétrospective 2024 dans le dernier Voreppe Emoi nous présente une commune dynamique, festive, dans le lien, aux associations nombreuses et bien impliquées dans la vie locale.
Et c’est vrai, Voreppe est tout cela.
Mais, en 2024, nous faisons le constat que les réunions publiques, les temps de présentation des projets à venir que ce soit au niveau des quartiers ou de la commune plus largement, se sont tendus.
Les échanges sont devenus plus agressifs, allant vers une opposition systématique sans propositions.
Nous-mêmes avons largement dénoncé les difficultés de la majorité à coconstruire la réflexion avec les habitants et connaissons les frustrations que cela peut générer ; mais nous ne devons pas oublier que même si l’on n’est pas d’accord, même si l’on déplore l’insuffisance de la concertation ou les modalités de sa mise en place, les projets ne peuvent se construire par l’addition d’intérêts particuliers mais bien par des échanges constructifs nourris d’opinions diverses.
Depuis plusieurs années déjà, nous constatons la place de plus en plus grande de la désinformation, de la réécriture de l’histoire, des « fake news », des discours simplistes, du déclin de l’acceptation de la parole scientifique, de l’agressivité verbale dans les médias et il serait vain de croire que Voreppe peut échapper à cette réalité.
Les règles nationales notamment en matière d’urbanisme ne s’arrêtent pas aux portes de Voreppe, la fracture sociale ne s’arrête pas aux portes de Voreppe, les effets du dérèglement climatique ne s’arrêtent pas aux portes de Voreppe… Nous ne vivons pas dans une bulle : tous les discours qui mythifient un passé révolu, qui alimentent le repli sur soi, qui font croire à la toute puissance des Maires face aux réglementations ne peuvent en aucun cas rassembler les Voreppins pour avancer sur des projets communs, pour adapter notre commune aux réalités d’aujourd’hui et enjeux de demain, pour que tous ses habitants s’y sentent bien.
Malgré souvent la difficulté d’accéder à l’information, malgré pour nous aussi la frustration de ne pas voir nos propositions étudiées, de ne pouvoir prendre part aux débats plus en amont des projets, nous sommes présents, en commission, au conseil municipal, dans nos écrits, nous exprimons nos désaccords mais surtout faisons en sorte de proposer des alternatives crédibles.
Chaque Voreppin est légitime à intervenir dans les débats, à échanger et proposer des idées, et il doit pouvoir le faire dans un climat apaisé et avec le souci de comprendre le point de vue de l’autre pour, ensemble, créer le Voreppe de demain.