Acquisition d’un local commercial dans la Grande-Rue

Conseil municipal du 26 septembre 2024

Notre groupe a toujours été favorable à l’achat de locaux dans la Grande-Rue. Soutenu par une stratégie, c’est un excellent moyen de peser sur le dynamisme de notre ville, qu’il soit commercial ou même d’animation.

Malheureusement, cet achat d’opportunité de 100 m² pour 145 000 € n’est soutenu par aucune vision stratégique. De plus, le fait que ce local ne soit pas encore officiellement en vente amène un peu plus de flou sur cet investissement.

Sur les raisons de ce choix de local spécifique, la municipalité avance qu’il est « facile » et donc que c’est un bon moyen de commencer.

Effectivement, 100 m2, découpable, aménagé et sans problème majeur d’accessibilité (point noir de nombreux locaux commerciaux de la Grande-Rue), l’opération est plutôt aisée à mettre en œuvre.

Néanmoins, nous pensons que cette approche est contre-productive.

Si la force publique achète les locaux pouvant accueillir plus facilement une activité, c’est reporter les difficultés sur les autres porteurs de projets qui se retrouvent face à des locaux nécessitant des adaptations parfois lourdes à faire avant de débuter et qui hésiteront à s’installer.

Ainsi, cette opération peut faire plaisir, faire briller. Mais répond-elle aux besoins ?

Bien que convaincus du bien-fondé de l’intervention de la ville dans les locaux de la Grande-Rue, nous n’avons pu, à regret, voter cette délibération.


L’acquisition de locaux commerciaux dans le centre bourg est une demande récurrente de notre groupe depuis des années et, soudain, nous voyons une proposition de rachat d’un local commercial de la grande rue.

Pourquoi maintenant ? Pourquoi sur ce local alors que d’autres sont à vendre ? Et surtout pour quoi faire ?

Depuis 10 ans, nous avons vu de nombreuses mises en vente :

  • La mise en vente du local de l’ancienne poissonnerie; après de nombreux mois sans projet de reprise, c’est le propriétaire de la maison qui l’a acquis et même si nous savons que la destination de cet espace restera en local commercial, son réaménagement en lien avec la maison le soustrait définitivement à un potentiel projet d’implantation de commerce.
  • Le bâtiment de l’ancien restaurant « Le mâchon » a aussi été mis en vente et, malgré les préconisations de l’étude commerciale mandatée à l’époque qui mettait en valeur l’importance d’une telle acquisition pour une mairie, le choix a été fait de ne pas l’acquérir.
  • On peut quand même noter un petit essai de négocier l’achat du seul rez-de-chaussée, mais cela n’a pas abouti. Comme aucune discussion collective n’a eu lieu sur ce sujet, il est difficile d’objectiver les raisons de l’abandon de ce projet.
  • Depuis de nombreux mois, le local de l’ancienne boulangerie « Le fournil voreppin » est en déshérence; est ce que des démarches ont été faites ou une réflexion mise en place sur ce local ?
  • Le local « Isabey » sur la place Debelle est aussi à vendre depuis plusieurs mois. A-t-on entendu quoi que ce soit d’une volonté municipale de s’intéresser à ce bâtiment ?
  • Pourquoi ne pas acquérir aussi dès maintenant le local du salon de toilettage ?

Donc, on rachète le local MMA (pour 145 000 €) et la mairie fera un appel à projet.

En commission, on nous a dit qu’on ne savait pas si ensuite on louerait ou vendrait au porteur de projet, si le projet est pertinent pour le bourg.

Dans ce cas, pourquoi le racheter maintenant et ne pas attendre qu’il y ait une proposition de reprise ? Si l’on estime que le projet n’apportera pas de dynamisme à la rue, la mairie peut tout à fait préempter.

Mais là, il n’y a pas eu d’annonce de vente et donc aucune possibilité de savoir si naturellement un commerce nouveau et intéressant pour le bourg aurait pu s’y installer.

D’ailleurs, comment définit-on un projet d’implantation qui dynamiserait le centre alors qu’aucune réflexion collective sur le devenir du commerce dans le bourg n’a eu lieu ?

Ce n’est pas parce que l’on fait un appel à projet sur un local que l’on s’inscrit dans une réflexion cohérente d’une vision de dynamique commerciale sur le bourg. De même qu’il est naïf de croire que faire croire qu’une place piétonne avec un joli mobilier urbain va dynamiser le bourg.

On nous parle d’opportunité, mais la municipalité a eu plusieurs autres opportunités; en a-t-elle profité ?

On peut se demander: avec quel argent ? Quand, depuis dix ans, on nous parle de redynamisation du bourg, la majorité pouvait tout à fait provisionner dans son PPI (Plan Pluriannuel d’Investissement) une somme annuelle pour justement profiter des opportunités d’achats…

Quand on n’a aucun plan, aucune réflexion propre, non pas uniquement celle d’un cabinet d’étude, sur ce qu’il serait intéressant d’implanter en termes de commerces sur le bourg, y a-t-il urgence à faire ce rachat ? D’autant que la commune peut tout à fait préempter le local ultérieurement.

Alors que nous avons tous conscience que l’ouverture prochaine de la boulangerie de Super U à la gare aura un impact certain sur les boulangeries du bourg, on aimerait nous faire croire que cette opportunité sauvera le bourg de sa « dé-dynamisation ».

On aimerait croire que ce rachat est le début d’une vraie politique d’acquisition et d’incitation à l’installation de commerces, issue d’une réflexion partagée et cohérente de dynamique commerciale, mais aussi d’animation, de mise en valeur de la grande rue… Mais le peut-on vraiment ?

Pour conclure, nous ne sommes pas opposés, bien au contraire, au principe de rachat pour dynamiser le centre bourg mais déplorons que l’opportunisme l’emporte sur la réflexion et la stratégie.