Conseil municipal du 2 février 2023
Il est proposé au conseil municipal de créer une tarification pour la location du cinéma à des privés (et une actualisation du tarif aux associations).
Nous n’y sommes pas opposés par principe et préférons cette approche à celle de la diffusion de publicité.
Mais une fois encore, le manque de travail préalable laisse un certain flou.
Même si la rentabilité a été évaluée rapidement en séance du conseil (dont ce n’est pas le lieu), le tarif proposé nous semble bas.
Ces éléments auraient du être préparés en amont. Cela traduit un certain manque de recul, si ce n’est de sérieux dans les prises de décisions.
Voici notre intervention en séance.
Concernant le tarif associatif, il n’est pas précisé qu’il ne concerne que les associations à but non lucratif comme évoqué en commission. Il faudra le rajouter dans la délibération.
Pour la principale nouveauté de cette délibération, vous nous proposez de créer une structure tarifaire pour louer le cinéma à des acteurs privés avec mise à disposition d’un projectionniste.
Sur le principe, pourquoi pas si cela ne perturbe pas la programmation du cinéma.
Néanmoins, cette mise à disposition de ce bel équipement public pose plusieurs questions :
— sur la tarification : Est-ce que, a minima, les frais réels sont couverts voire fait-on un quelconque bénéfice ?
Nous n’avons eu aucune présentation du coût réel de la mise à disposition du cinéma.
Vous mettez en avant que le tarif de 500 € représente un remplissage garanti à 60 % à un tarif moyen de 5 €.
Mais il manque les entrées moyennes du cinéma en fonctionnement normal, de l’ordre de 30 donc déjà 150 € de manque à gagner si la location vient remplacer une demi-journée d’activité (sans compter la deuxième salle plus petite).
Est ce que les 350 € restant couvrent les frais comme le salaire du projectionniste pendant une demi-journée, les fluides, l’utilisation du bâtiment (sur lequel nous remboursons un emprunt) etc … Cela nous parait peu.
Sans ces éléments factuels, il nous est difficile de nous positionner.
— sur le fonctionnement de cette location
La commission était unanimement d’accord qu’il faudrait être vigilants sur les thématiques véhiculées lors de ces locations.
Il a été demandé que des critères plus précis soient établis, notamment la présence d’une charte républicaine, pour que des projections privées ne propagent pas des idées discriminantes, à caractère raciste, communautariste, etc ….
Mais même avec une telle charte, certains sujets « polémiques » pourraient être délicats à arbitrer.
Nous avons demandé que tout demande soit examinée dans une instance dédiée plutôt qu’en catimini. Vous avez proposé la commission municipale. Pourquoi pas, mais le Conseil d’exploitation du cinéma pourrait également prendre ce rôle.
En effet, il est composé d’élus et de citoyens et cette mixité rend plus pertinente les avis rendus.
Aujourd’hui, le conseil d’exploitation n’est convoqué que pour des bilans financiers alors qu’il pourrait être, du fait de la présence de la société civile dans cette instance, un espace de discussions et de propositions sur le fonctionnement du cinéma, les actions à mettre en place, ce qui serait un plus dans l’établissement de la feuille de route de ce bel équipement culturel qu’est le cinéma.